14 septembre 2025

Faut il arrêter la pompe du bassin en hiver : conseils pour l’entretien hivernal

Faut il arrêter la pompe du bassin en hiver : conseils pour l’entretien hivernal

Faut il arrêter la pompe du bassin en hiver : conseils pour l’entretien hivernal

Pourquoi la question se pose : pompe de bassin et hiver ne font pas toujours bon ménage

Chaque automne, la même question revient chez les propriétaires de bassins extérieurs : faut-il arrêter la pompe du bassin pour l’hiver ? Ce dilemme revient régulièrement dans les forums d’aquariophilie, les groupes Facebook spécialisés, et bien sûr dans les discussions entre passionnés. Et ce n’est pas sans raison : la réponse n’est pas universelle. Elle dépend de plusieurs paramètres, dont le climat local, la profondeur du bassin, et les espèces hébergées.

Dans cet article, nous allons décortiquer les avantages et les risques liés au fonctionnement d’une pompe en hiver. Nous verrons également quelles alternatives s’offrent à vous pour maintenir l’équilibre biologique de votre bassin sans compromettre la vie aquatique qu’il abrite.

Comprendre le rôle de la pompe dans un bassin de jardin

Avant de trancher la question, rappelons brièvement à quoi sert une pompe de bassin :

  • Elle assure une circulation constante de l’eau, évitant la stagnation qui favorise les algues et les mauvaises odeurs.
  • Elle alimente souvent un filtre biologique ou mécanique, permettant de maintenir une bonne qualité d’eau.
  • Elle peut aussi activer une cascade, une fontaine ou un jet d’eau, qui contribuent à oxygéner l’eau du bassin.

En été, son rôle est donc évident. Mais en hiver, quand la vie biologique ralentit, est-elle toujours nécessaire ?

Pompe allumée en hiver : avantages et risques

Pourquoi certains choisissent de laisser la pompe tourner

Il peut être tentant de continuer à faire fonctionner la pompe, même quand les températures chutent. Voici les raisons les plus invoquées :

  • Préserver l’oxygénation de l’eau, notamment si le bassin est peu profond et abrite des poissons fragiles comme les koïs.
  • Éviter le gel complet de la surface en créant un courant ou une agitation constante.
  • Maintenir le fonctionnement de filtres biologiques, surtout si on utilise un système en circuit fermé.

Mais attention : l’eau brassée peut perturber la thermocline

Et c’est ici que la vigilance s’impose. L’un des phénomènes thermiques importants à connaître est la stratification hivernale. En hiver, l’eau d’un bassin profond (80 cm minimum) se stabilise en couches :

  • En surface : eau très froide, souvent proche de 0°C.
  • En profondeur : une zone plus chaude, stable à environ 4°C, où les poissons aiment se réfugier.

En laissant la pompe tourner, on mélange ces couches. Résultat : la température homogénéisée refroidit l’ensemble du bassin, y compris la zone refuge des poissons. Ce brassage peut affaiblir, voire faire mourir, des poissons pourtant bien adaptés au froid. C’est d’autant plus risqué si votre pompe aspire l’eau au fond du bassin.

Faut-il alors systématiquement arrêter la pompe ?

Pas nécessairement. Tout dépend de votre installation :

  • Bassin peu profond (< 60 cm) : ici, la stratification thermique est quasi inexistante. Arrêter la pompe présente peu de risques vis-à-vis du brassage, mais le danger principal est le gel complet du bassin. Une pompe qui crée un minimum de mouvement (sans barboter le fond) peut aider à garder une zone de surface hors glace.
  • Bassin profond (> 80 cm) : la pompe doit être arrêtée ou remontée plus haut dans la colonne d’eau (niveau intermédiaire). Elle ne doit pas brasser le fond sous peine de ruiner la zone de refuge thermique des poissons.

En résumé, pas de règle universelle, mais une réflexion à mener selon la morphologie et la profondeur du bassin. Il est souvent préférable de couper la pompe en hiver et d’adopter d’autres solutions plus respectueuses de la thermodynamique naturelle du plan d’eau.

Des solutions alternatives à la pompe en période froide

Couper la pompe ne veut pas dire tout arrêter. Il est essentiel de préserver une ouverture dans la glace pour permettre les échanges gazeux (l’oxygène entre, le CO₂ sort). Voici quelques options fiables, testées et approuvées :

  • Pierre à air (bulleur d’aquarium) : placée peu profonde (~20 cm sous la surface), elle maintient un courant vertical léger qui empêche la glace de se former. Attention de ne pas l’installer trop profondément pour ne pas perturber la zone de repos des poissons.
  • Dégivreur de surface (aussi appelé déglaceur ou résistance antigel) : dispositif flottant qui chauffe légèrement l’eau locale pour éviter la formation d’une couche de glace. Il existe des modèles basse consommation (< 100W) efficaces même lors de gel modéré.
  • Boule flottante isotherme : simple, peu coûteux, et parfois suffisant dans les régions aux hivers plus doux. Elle empêche une zone de geler simplement grâce à son isolation passive.

À noter : il est inutile de casser la glace manuellement. Cela produit des ondes de choc très violentes pour les poissons (et parfois même mortelles), surtout quand ils sont dans leur phase hivernale léthargique.

Quid du filtre et des autres équipements ?

L’entretien hivernal du bassin ne concerne pas uniquement la pompe. Voici comment gérer le reste de votre équipement :

  • Filtre extérieur : il est conseillé de le vidanger et de le mettre à l’abri du gel. Les matériaux biologiques peuvent être nettoyés légèrement (eau du bassin) et stockés dans un endroit hors-gel pour l’hiver.
  • UV-C stérilisateur : éteint pendant l’hiver, il est inutile quand l’activité biologique est minimale. Débranchez l’alimentation et stockez-le avec soin.
  • Pompes à cascade : si vous possédez une fontaine, une chute d’eau ou un ruisseau artificiel, il vaut mieux couper ces circuits. L’évaporation augmente avec l’agitation, tout comme les risques de gel du parcours externe entraînant une rupture ou une fuite.

Un cas concret : hiver rigoureux dans le Grand Est

Pour illustrer ces recommandations, prenons l’exemple d’un bassin de 7 000 litres situé dans les Vosges, à plus de 700 m d’altitude, où les hivers sont souvent rigoureux. Le propriétaire, aquariophile expérimenté, a constaté que l’arrêt de la pompe à l’automne, accompagné de l’installation d’un bulleur et d’un flotteur antigel, permet chaque année de :

  • Maintenir une ouverture libre d’environ 40 cm dans la glace même par -10°C.
  • Préserver la température de fond et la tranquillité des poissons (carpes koïs et poissons rouges).
  • Réduire les pannes ou dégâts dus au gel sur la pompe et les raccords filtrants.

Selon son retour d’expérience, les années où il avait laissé tourner la pompe, il avait noté plus de pertes chez les poissons (notamment les plus âgés) ainsi qu’une baisse de leur vitalité au printemps suivant.

Ce que vous pouvez faire dès l’automne

Pour vous préparer au mieux à l’hivernage du bassin, voici une check-list simple et efficace à suivre chaque année vers octobre-novembre :

  • Nettoyez le filtre en douceur et mettez-le hors service s’il est exposé au gel.
  • Retirez les feuilles mortes à la surface du bassin avec une épuisette ou une cloche d’aspiration.
  • Taillez les plantes aquatiques, surtout les plantes en berge dont les feuilles pourraient pourrir dans l’eau.
  • Coupez la pompe si votre bassin fait plus de 80 cm et installez un système d’aération en surface (bulleur ou déglaceur).
  • Réalisez un dernier test de l’eau (NO₂, NH₄, pH) pour confirmer la stabilité avant l’hiver.

Petit rappel au passage : pas besoin de nourrir les poissons en hiver, une fois que les températures passent sous les 8-10°C. Leur métabolisme est ralenti, et une alimentation forcée peut leur nuire plus qu’autre chose.

Derniers conseils pour passer l’hiver en toute sérénité

Encadrer le bassin d’un filet anti-feuilles, penser à purger les tuyaux si vous déconnectez des équipements, et, surtout, éviter toute manipulation directe du bassin par temps gelé sont des habitudes aussi simples qu’efficaces. Veillez à observer votre bassin régulièrement, même en hiver : un œil attentif peut repérer rapidement un problème d’équipement ou une glace trop épaisse avant qu’il ne soit trop tard.

Alors, faut-il arrêter la pompe du bassin en hiver ? Dans la majorité des cas, oui — surtout si votre bassin possède une profondeur suffisante. Préférez des solutions plus douces, silencieuses et respectueuses du rythme hivernal de vos poissons. Votre écosystème vous remerciera au printemps.